De Lyon à la Méditerrannée, le Rhône a creusé son passage en imprimant un seul axe, le sien. Les hommes n’ont pas vraiment eu d’autre choix que de le suivre. D’une rive à l’autre et de mouvements en mouvements, le Rhône a rythmé et façonné le vignoble. Sur la partie Nord de la vallée du Rhône, de Vienne à Valence, on voit les coteaux pentus ponctués de terrasses étroites. Regarder ce paysage, c’est vite comprendre qu’ici, le métier de vigneron est un travail de forçat depuis toujours.
Dans les années 1970, les hommes sont partis à l’assaut des coteaux granitiques, ils les ont défrichés et redessinés, ils ont remonté les murets de pierre qui retiennent la terre des terrasses. À la force des bras, les viticulteurs ont profondément modifié le paysage. Grâce à leur opiniâtreté, ils ont redonné au vignoble du Rhône septentrional la notoriété qui était la sienne au temps des Romains.
Yves Cuilleron, François Villard et Pierre Gaillard : Les Vins de Vienne ont été créés par trois vignerons. Cette singularité change tout. Ils ont été les premiers à faire renaître le vignoble de Seyssuel parce que leurs racines étaient profondément ancrées dans le Rhône. Tout comme ils n’ont jamais eu peur de rien sur leurs propres domaines, rien ne les a effrayés sur ces pentes de Seyssuel jusqu’à 60 %!
Certes, des pelles mécaniques ont facilité le débroussaillage, des chenillards ont permis aussi de faire les traitements et de descendre la récolte autrement qu’à dos d’homme. Il reste qu’aujourd’hui, la plupart des travaux à la vigne demeurent encore manuels et que les terrasses et murets sont soumis à un entretien permanent face aux mouvements réguliers de l’érosion naturelle.
Pour Yves, François et Pierre,
l’esprit des vins de Seyssuel
vient de ce patrimoine géographique
et de cette solidité vigneronne.
On le retrouve en toute logique pour
tous les autres crus des Vins de Vienne.
Seul cet esprit donne à chaque
bouteille sa
saveur et sa valeur.